Le mal a-t-il une raison ? y a-t-il des raisons au mal ? pendant des siècles la question a motivé la réflexion philosophique, théologique et morale.
Mais aujourd'hui ? historiens, théologiens, spécialistes de l'art ou de la littérature, psychanalystes s'interrogent ici : peut-on se contenter de la " banalité du mal " avancée par hannah arendt, dans une expression rarement comprise et depuis lors devenue un banal lieu commun ? doit-on chercher au mal des raisons individuelles, sociologiques, psychologiques, comme si nul n'était méchant volontairement ? ne serait-ce pas plutôt, comme l'indiquait sartre, que certains hommes ont besoin d'infliger du mal pour se sentir exister ? il sera donc question, entre autres sujets, de méduse, de l'inquisition, de diderot et de baudelaire, de la lèpre et du crime, du mauvais oeil et de la mauvaise langue comme de la mauvaise graine, et de l'extermination des rats.
Le mal est à l'origine un numéro de la nouvelle revue de psychanalyse publiée sous la direction de j. -b. pontalis.
L'Orient, la Grèce et Rome ne sont pas les seules sources de Occident judéo-chrétien, mais certaines idées ne prévalent que fait de n'avoir jamais été remises en cause. Notre intention est ici de reconsidérer ce qui, par tradition ou étroitesse d'esprit, a fondé l'analyse des civilisations jusqu'à ce jour. Malgré quatre mille ans d'histoire et la richesse de sa civilisation, malgré son antériorité incontestable dans tous les domaines, l'Egypte n'apparaît comme référence dans aucune publication. Devant un acharnement si puissant et si constant depuis des siècles, on est en droit de se demander si la cause ne s'en trouverait pas dans des seules raisons d'Etat ou de dogme. A l'approche du bicentenaire de l'expédition Bonaparte en Egypte (1798), qui fut déterminante pour la connaissance de cette civilisation, et à l'aube de l'an 2000, il est grand temps de mesurer l'impact que l'Egypte ancienne a pu avoir sur les autres civilisations, non seulement dans l'art, mais aussi dans les sciences et les religions, et de lui reconnaître la place qui lui revient en tant qu'aînée des civilisations et mère du monde. Hébreux, Phéniciens, Grecs, Romains, chrétiens ont emprunté à cette université millénaire les germes dont ils ont à leur tour ensemencé l'histoire du monde. L'Occident judéo-chrétien a recueilli ce savoir, l'absorbant dans son patrimoine culturel et spirituel. Si certains pensent que l'histoire commence à Sumer, nous ne pouvons pas occulter de notre mémoire cette vieille civilisation à laquelle l'Europe doit le principe de toutes ses connaissances (Jean-François Champollion).
Numéro 100 : date importante dans la vie d'une revue ! Nous avons à cette occasion voulu réunir nos amis écrivains. Ils ne sont certes pas tous là, mais nous avons toutefois reçu une quarantaine de réponses inspirées par le thème proposé qui n'était somme toute pas simple : il s'agissait de méditer sur la fin d'un temps et d'un millénaire, sur la métamorphose explosive de l'humanité, sur son devenir et aussi, bien sûr, sur la fameuse assertion de Malraux au sujet du XXIe siècle qui devrait être spirituel ou n'être pas. Evitant les généralités, chacun a donné le meilleur de sa vision et de sa réflexion. Vous en jugerez : le résultat nous semble être une contribution utile pour penser et vivre cette fin de siècle.
Un an après sa mort, le 22 mars 1998, ce numéro consacré à Marie-José Lamothe - préparé et présenté par André Velter - convoque une présence éclairante et, à bien des égards, fascinante.
Celle de la traductrice des oeuvres complètes de Milarépa en français, l'ermite-poète tibétain du XIIe siècle dont elle a retracé la vie dans son dernier ouvrage, Dans les pas de Milarépa, celle de la photographe des bazars de Kaboul, de l'Inde, de l'Himalaya, du Tibet, mais aussi celle d'une femme qui, suivant l'exhortation du Dharmapada, a su être à elle-même sa propre lumière.
Autour d'elle, de ses photographies et de ses textes inédits - récits, traductions du tibétain, études -, se succèdent de nombreux témoignages qui, par-delà l'amitié, soulignent le rayonnement d'une personnalité, d'une oeuvre et d'un parcours.
La pratique du geste est l'un des fondements des philosophies du ch'an et du zen mais aussi de tous les arts chinois et japonais, qu'ils soient martiaux ou culturels telles la cérémonie du thé ou la calligraphie.
Partant de ce constat, le maître de shintaido Albert Palma a rassemblé un certain nombre de contributions qui prouvent qu'une réflexion nouvelle et occidentale est en train de s'élaborer autour de ce concept. La vie quotidienne doit en effet être le champ d'action de la mise en pratique et en jeu du mouvement lucide et correct. Au lieu de se révéler automatique et inconscient, chacun de nos gestes peut trouver sa plénitude de conscience dans l'instant même de son jaillissement.
S'élabore alors une véritable réflexion sur l'esprit du geste dont voici ici les prémices.