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Nastassja Martin
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«Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du
Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné.» -
Les âmes sauvages
Nastassja Martin
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 1 Septembre 2022
- 9782348067297
C'est l'hiver et la température avoisine les moins quarante degrés. Les yeux levés vers les aurores boréales qui animent le ciel arctique, nous écoutons. Le chasseur commence à sif?er dans leur direction. C'est un son continu, aigu mais contenu, qui résonne dans le silence de la nuit polaire. Qui appelles-tu ? Elles, les aurores, et ceux qui transitent avec elles, les esprits des disparus, des hommes, des animaux, des plantes, qui courent sur un ciel glacial dans les explosions de couleurs. Qui sont ces hommes qui se nomment eux-mêmes les Gwich'in et peuplent les forêts subarctiques ? Et que dire du territoire qu'ils habitent, l'Alaska contemporaine ?
À l'heure du réchauffement climatique les mutations écologiques du Grand Nord sont telles qu'elles brouillent le sens commun et balayent toutes les tentatives de stabilisation, de normalisation et d'administration des écosystèmes arctiques et de leurs habitants. Loin de toute folklorisation indigéniste et de tout manifeste écologiste, ce livre s'attache à retranscrire les réalités des hommes qui parlent encore à l'ombre des arbres et sous le sceau de leur secret. Les âmes sauvages de l'Alaska sont celles qui se meuvent dans les plis d'un monde en révolution, et qui font de la métamorphose continuelle des choses et de l'incertitude des êtres un mode d'existence à part entière. -
à l'est des rêves : réponses Even aux crises systémiques
Nastassja Martin
- Empecheurs De Penser En Rond
- 1 Septembre 2022
- 9782359251241
Après avoir travaillé en Alaska avec le peuple Gwich'in, Nastassja Martin a franchi le détroit de Béring pour entamer une recherche comparative au Kamtchatka. Pendant l'époque soviétique, les Even, peuple nomade d'éleveurs de rennes, ont été sédentarisés dans des fermes collectives. Après la chute du régime, beaucoup ont continué d'être les bergers des rennes qui ne leur appartenaient plus, les troupeaux étant aux mains d'entreprises privées. Depuis l'ouverture de la région en 1991, les anciens kolkhozes du Kamtchatka se transforment en plateformes touristiques.
En 1989, juste avant la chute de l'Union soviétique, une famille even aurait décidé de repartir en forêt, recréer un mode de vie autonome fondé sur la chasse, la pêche et la cueillette. Était-ce une légende ? Comment un petit collectif violenté, spolié, asservi par les colons avant d'être oublié de la grande histoire s'est-il saisi de la crise systémique pour regagner son autonomie ? Comment a-t-il fait pour renouer les fils ténus du dialogue quotidien qui le liait aux animaux et éléments, sans le secours des chamanes éliminés par le processus colonial ? Quelles manières de vivre les Even d'Icha ont-ils réinventées, pour continuer d'exister dans un monde rapidement transformé sous les coups de boutoir de l'extractivisme et du changement climatique ?
Dans ce livre, où les rêves performatifs et les histoires mythiques répondent aux politiques d'assimilation comme au dérèglement des écosystèmes, l'autrice fait dialoguer histoire coloniale et cosmologies autochtones en restituant leurs puissances aux voix multiples qui confèrent au monde sa vitalité. -
Au seuil de la forêt ; hommage à Philippe Descola, l'anthropologue de la nature
Geremia Cometti, Pierre Le roux, Tiziana Manicone, Nastassja Martin, Collectif
- Tautem
- 10 Décembre 2019
- 9791097230272
Ce livre est offert à l'anthropologue Philippe Descola, professeur au Collège de France (chaire « Anthropologie de la nature ») par un collectif amical d'humains et de non-humains - génies et fées qui ont veillé sur ce présent à l'occasion de sa retraite.
Il mêle les travaux de soixante-seize auteurs internationaux : étudiants qu'il a dirigés, chercheurs avec lesquels il a travaillé ou échangé, artistes qu'il a inspirés. Anthropologues, archéologues, économistes, écrivains, épistémologues, ethnologues, dessinateurs, géographes, historiens, jardiniers-paysagistes, naturalistes, philosophes, peintres, photographes, poètes, réalisateurs et sociologues joignent leurs appareils, outils, pinceaux, plumes et voix, de l'Europe à l'Asie du Sud-Est, de la Sibérie à l'Océanie, de l'Afrique aux Amériques, aux Andes, à l'Amazonie, pour témoigner des effets de la pensée descolienne sur leurs recherches et parfois sur leurs vies. À travers eux, nous pouvons percevoir différentes manières dont l'humanité se perçoit par rapport à la nature selon les époques, les sociétés et les cultures. Dans une approche interdisciplinaire, ce recueil propose un point mondial sur l'anthropologie de la nature ainsi qu'un assemblage critique autour de l'oeuvre de Philippe Descola. Au seuil de la forêt la plus anthropisée et de la culture la plus sauvage - ou l'inverse ? -, la forme, physicalité peut-être inhumaine et cependant bien humaine (ou trop humaine ?) que cette constellation de points lumineux particulier renvoie dans le ciel, est bien celle de Philippe Descola, dont l'intériorité nous encourage à aller de l'avant sur les pistes pionnières qu'il a ouvertes et qui ne demandent qu'à être prolongées.