Volutes bleues et goût amer.
Une boîte ouverte. Six cigarettes alignées sur le comptoir. Écrits à la main, sur chacune d'elles, quelques mots. Mis bout à bout, les mots se font poème. Le tabac est vieux, les cigarettes laissent au fond de la bouche un goût amer. Pourquoi ces mots ? Quelle histoire derrière cette fumée qui s'échappe en volutes bleues ? Laura en connaît plusieurs débuts. Il y est question de prisonniers qui souffrent et de femmes qui pleurent. En connaît-elle la fin ?
Un chant de souffrance et d'amour.
Les qualités de raconteur d'histoires de Denis Lapière, la subtilité et la profondeur de ses personnages, la construction inventive de ses récits rejoignent ici l'élégance maîtrisée du graphisme de Ruben Pellejero (dessinateur du magnifique Silence de Malka, primé à Angoulême en 1997 sur scénario de Zentner).
Un peu de fumée bleue... est un chant de souffrances et d'amour, comme seuls deux auteurs en pleine possession de leur talent pouvaient chanter.
Salué à sa sortie, en 2000, par la presse et les libraires, Un peu de fumée bleue... est réédité dans la nouvelle maquette de la collection, à l'occasion de la sortie du Tour de valse, leur nouvel ouvrage en commun dans la collection "Aire Libre".
À (re)découvrir absolument.
Confié aux Paulin, un couple de bouchers du quartier des Halles, le petit Tristan est affligé d'un lourd handicap qui l'oblige à dissimuler le bas de son visage. Tenu dans l'ignorance de son adoption, Tristan grandit en solitaire, protégé du monde extérieur par l'amour de ses parents adoptifs qui l'aident comme ils le peuvent à laisser s'exprimer son talent d'artiste. Devenu un jeune homme doué d'un grand talent et d'une sensibilité à fleur de peau, toujours muré dans le silence, il sent confusément que plane autour de sa naissance un secret indicible.
Jusqu'au jour où, dans le Paris bohème de 1900, il rencontre Mathilde, une jeune galeriste déterminée à révéler au monde son talent de peintre. Bouleversé par la bonté et la fraîcheur de la jeune femme, Tristan découvre la confusion de ses sentiments, tout en déclenchant sans le savoir l'implacable machine du destin.
En septembre 1946, Vitor Kolonieitsev est arrêté sur dénonciation anonyme et déporté en Sibérie au camp de Taïchet. Il est condamné à dix ans de rééducation par le travail. Il laisse une femme, Kalia, et deux enfants, Serioja et Voulia. Les années passent. Kalia correspond régulièrement avec son mari. Jusqu'au jour où celui-ci lui demande d'arrêter de lui écrire, ses lettres ravivant toute l'ignominie de la situation. Kalia essaie tant bien que mal de survivre, elle qui est considérée comme la femme d'un Zek, un ennemi du peuple.
Avril 1953. Staline meurt et, dans les mois qui suivent, des milliers de prisonniers reviennent des camps. Mais pas Vitor. Sans nouvelles, Kalia décide d'aller en Sibérie, pour le retrouver. Elle doit gagner peu à peu la confiance de la population, peu encline à parler de ce qui se passait dans les camps à quelques kilomètres de chez eux. Au fil des semaines, elle rencontre d'anciens Zeks restés dans la région, n'ayant plus nulle part où aller. Elle va alors apprendre toute l'horreur de leurs conditions de vie, et l'instauration d'une pratique particulièrement perverse : le tour de valse.
C'est l'été 1923 à Mexico. Edward Weston, photographe américain, abandonne sa famille pour rejoindre Tina Modotti, ancienne actrice aux origines italiennes reconvertie dans l'art pictural. Ensemble, ils s'engageront aux côtés des militants de l'art et vivront la révolution mexicaine de l'intérieur : c'est le temps où les opinions s'exposent sur les murs des bâtiments publics, où les peintres tels que Diego Rivera ou Xavier Guerrero prennent parti pour le peuple et la liberté, dont ils tracent les contours sur la toile gigantesque de la capitale. Entre leurs aspirations à des idéaux solidaires, le tourbillon d'un mouvement culturel unique et leurs luttes contre le pouvoir en place autant que contre eux-mêmes et leur entourage, les deux artistes éprouvent d'intenses déchirements. Mais que restera-t-il de ces fulgurances une fois venue la fin de l'été ?
Dans "L'impertinence d'un été", ici dans sa première édition chez "Aire Libre", Denis Lapière évoque avec verve et chaleur le point de bascule que représentent les années 1920 dans l'histoire du Mexique. Servie par le trait élégant de Pellejero, l'actuel dessinateur de "Corto Maltese", qui seul parvient à faire danser l'âme bariolée de ce pays, cette double biographie est un brasier multicolore.
Confié aux Paulin, un couple de bouchers du quartier des Halles, le petit Tristan est affligé d'un lourd handicap qui l'oblige à dissimuler le bas de son visage. Tenu dans l'ignorance de son adoption, Tristan grandit en solitaire, protégé du monde extérieur par l'amour de ses parents adoptifs qui l'aident comme ils le peuvent à laisser s'exprimer son talent d'artiste. Devenu un jeune homme doué d'un grand talent et d'une sensibilité à fleur de peau, toujours muré dans le silence, il sent confusément que plane autour de sa naissance un secret indicible. Jusqu'au jour où, dans le Paris bohème de 1900, il rencontre Mathilde, une jeune galeriste déterminée à révéler au monde son talent de peintre. Bouleversé par la bonté et la fraîcheur de la jeune femme, Tristan découvre la confusion de ses sentiments, tout en déclenchant sans le savoir l'implacable machine du destin.
À l'effervescence politique, artistique et amoureuse du Mexico du début des années 1920 succèdent le tumulte et le doute, tandis que pointe, déjà, le désenchantement auquel Tina, pas plus que ses amis, n'échappera. Edward reparti aux Etats-Unis, Tina se retrouve seule à un moment charnière de sa vie. Passionnée, brillante et libre, elle oscille à la recherche d'elle-même, entre engagement pour le Parti, recherche artistique personnelle et parcours amoureux qui s'entrecroisent. Incapable de se résoudre à choisir une voie qui lui en ferme d'autres, elle ne retrouve Edward que pour mieux le quitter. La situation politique mexicaine se tend, les avis et les destins divergent au sein du groupe d'artistes auquel appartiennent Edward et Tina... L'été s'achève en effet, et commence déjà à se muer en un long hiver.
Mexico, août 1923. Le photographe américain Edward Weston vient d'abandonner femme et enfants pour rejoindre sa maîtresse Tina Modotti. Fille d'émigrés italiens, Tina a démarré une carrière d'actrice à Hollywood avant de se révéler photographe, dans le sillage d'Edward.
Au Mexique, les deux amants découvrent que révolution rime avec expression. Sur les murs des bâtiments publics explosent les peintures de Diego Rivera, de Xavier Guerrero et e tous ceux qui resteront dans l'histoire de l'art sous le nom de "muralistes".
En ces années 1920, charnières entre l'ancien monde, balayé par la première guerre mondiale, et le nouveau monde qu'il reste à construire, Tina et Edward s'engagent aux côtés des guérilleros de l'art. Dès lors, pour Tina, le sexe, la liberté, l'art et la politique s'avèrent indissociables de son mode de vie ; une quadrature du cercle difficile à résoudre pour Edward. Mais si la passion brûle les sens, la souffrance attise les feux de la création...
Un chantage entre abattoir et galerie d'art.
À Paris, quelques années après la Commune de 1871, un couple de bouchers élève comme leur propre fils Tristan, un garçon atteint d'une difformité qui l'oblige à porter en permanence une sorte de minerve, qui lui masque le bas du visage.
Tristan devient un peintre fervent, tout en gagnant sa vie aux abattoirs, suivant en cela les traces de son "père". Comme le décrivent les amis de son père : il est dans la barbouille et la barbaque. Sa peinture décrit les corps et dissèque les âmes.
Mais la rencontre avec Mathilde, une jeune et belle bourgeoise passionnée par la révolution impressionniste en cours, bouleverse le fragile équilibre sur lequel repose la vie de Tristan.